Comme Kimura devait partir de la gare de Tōkyō par le train express du
matin, je m’y rendis pour lui dire au revoir.
Le ciel du printemps
tardif était clair, et des pigeons volaient autour de la tour de l’horloge.
L’heure approchait, mais Kimura n’arrivait pas.
Autour de moi, il
devrait y avoir d’autres gens venus accompagner des voyageurs, mais je ne
parvenais pas à distinguer lesquels.
Il était peut-être venu par le train de banlieue[1], et
était sans doute arrivé directement sur le quai. Fébrile, je passais les
portes et j’allais voir du côté du train à vapeur.
Mais Kimura n’était
pas là non plus.
Au milieu des
nombreuses personnes venues accompagnées les voyageurs, il n’y avait pas un
seul visage familier.
J’allais à deux, trois
reprises, fendant la foule, de l’avant à l’arrière du train.
Il y avait quelqu’un
debout devant une fenêtre, un bouquet de fleurs à la main. Mélangées au reste
du bouquet, deux ou trois fleurs d’un rouge profond, comme de petites flammes,
semblaient ne cesser de grandir et de rétrécir.
En un instant, le train à
vapeur se mit en branle, et devant moi tout devint clair. Alors que je me penchais
vers le train, je finis par y monter
complètement.
[1] Le texte dit 省線電車, shôsendensha littéralement, le train
géré par le ministère. Au début du vingtième siècle, il y a avait effectivement
un ministère des transports qui s’occupait de certaines lignes. Le terme
servirait ici à différencier les train qui partent de la capitale vers le reste
du pays, et les trains qui circulent à l’intérieur de Tokyo et de sa banlieue.
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