Puis, soudain, le lieutenant arrêta de danser, et s’assit devant moi. Il étendit ses mains jaunes, faisant mime de me saisir le cou.
« Enfin,
enfin… », dit la geisha, et elle repoussa ces mains. « Konririyūnikikurage ,
rentaiki ha hashigodan, oyoshinasai yo »
En disant cela, elle
prit une pose théâtrale, mais je n'y compris rien.
Ensuite, je bus, je ne me
souvenais plus combien de verres. Au fond du jardin sombre, apparaissaient ci
et là de petites lueurs vives.
La geisha semblait
devenir de plus en plus belle. Mais quand je la vis se lever, elle me parut
étrangement grande, et ses cheveux semblaient toucher le plafond.
Kimura, qui depuis
tout à l’heure était resté assis, courba la tête et s’affala sur le sol.
« Hé,
hé ! » appela soudain le lieutenant d’une voix effroyable. Les
épaules de Kimura tremblaient convulsivement.
« Hé,
hé ! » dit à nouveau le lieutenant.
Kimura se redressa
raide comme un bâton. Son visage était livide.
Le lieutenant se
tourna tout à coup vers moi.
« Professeur »,
dit-il. « Je viens vous accueillir ».
La geisha se leva
précipitamment. Puis elle agrippa mon épaule et m’entraîna hors du salon.
La voiture dans
laquelle on me fit monter roulait au-dessus d’une rivière sombre. Sur l’eau
noirâtre, ça et là, de toutes parts, apparaissaient de petites lueurs vives pour disparaître aussitôt.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire