lundi 25 juillet 2011

Yūshūkan (遊就館)2



....

Je marchai par grand vent en direction du Yūshūkan.
La montée de Kudanzaka se tordait sous le vent. Dans la tourmente elle donnait l’impression d’être bizarrement trop plate, lisse, à ne plus savoir où était réellement la pente.
Quand j’arrivais au Yūshūkan, devant se trouvaient des boulets de canon et des jambes de chevaux en grand nombre.
Je marchais dessus et me dépêchai d’arriver à l’entrée. Ci et là des pieds de chevaux, tournés vers le ciel, sautillaient en tremblotant. Et les endroits où je posais mes pieds s’amollissaient étrangement. Alors que je pensais que ce devait être les cuisses des chevaux, il apparut que  lorsque je foulais les boulets de canon,  mes pieds s’enfonçaient de même.
Le gardien du Yūshūkan n’avait pas d’oreilles.
J’essayai de me glisser sur le côté pour entrer, mais il n’y avait là ni sabres, ni armures, et dans l’immense vitrine qui semblait courir jusqu’au plafond, étaient allongés des cadavres vêtus d’uniformes militaires, entassés sur je ne sais combien d’étages. Comme l’odeur était par trop insupportable, alors que je songeais à rebrousser chemin,  à la porte se tenaient à présent deux gardiens sans oreilles qui grattaient frénétiquement des deux mains l’endroit de leur infirmité.
Je ne sais comment je sortis, mais je finis par m’enfuir, et lorsque j’essayai de me retourner peu après, un énorme canon, d’une longueur d’environ dix pylônes électriques reliés, et de la largeur de Kudanzaka, tourné vers le ciel d’ouest, crachait depuis sa gueule une fumée légère.


 ..... à suivre

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