lundi 3 octobre 2011

Yūshūkan (遊就館)6




Comme Kimura devait partir de la gare de Tōkyō par le train express du matin, je m’y rendis  pour lui dire au revoir.
Le ciel du printemps tardif était clair, et des pigeons volaient autour de la tour de l’horloge. L’heure approchait, mais Kimura n’arrivait pas.
Autour de moi, il devrait y avoir d’autres gens venus accompagner des voyageurs, mais je ne parvenais pas à distinguer lesquels.
Il était peut-être venu par le train de banlieue[1], et était sans doute arrivé directement sur le quai. Fébrile, je passais les portes et j’allais voir du côté du train à vapeur.
Mais Kimura n’était pas là non plus.
Au milieu des nombreuses personnes venues accompagnées les voyageurs, il n’y avait pas un seul visage familier.
J’allais à deux, trois reprises, fendant la foule, de l’avant à l’arrière du train.
Il y avait quelqu’un debout devant une fenêtre, un bouquet de fleurs à la main. Mélangées au reste du bouquet, deux ou trois fleurs d’un rouge profond, comme de petites flammes, semblaient ne cesser de grandir et de rétrécir.
En un instant, le train à vapeur se mit en branle, et devant moi tout devint clair. Alors que je me penchais vers le train, je finis par y monter complètement.


[1] Le texte dit 省線電車, shôsendensha littéralement, le train géré par le ministère. Au début du vingtième siècle, il y a avait effectivement un ministère des transports qui s’occupait de certaines lignes. Le terme servirait ici à différencier les train qui partent de la capitale vers le reste du pays, et les trains qui circulent à l’intérieur de Tokyo et de sa banlieue.

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