Au terminus, je
descendis du train, et au bout du court chemin que j’empruntais, il y avait un
restaurant chinois, un grand et affreux Chinois planté devant l’entrée.
Je m’engouffrais à
l’intérieur.
Sur la terre noire et
moite, au fond de cette entrée trop grande, était planté, silencieux, un
Chinois identique à celui que j’avais vu à l’entrée. Le visage, la taille,
absolument rien ne semblait différent. Je me demandais si c’était le même
homme. Mais c’était impossible.
Le Chinois,
subitement, se mit à rire et s’approcha de moi. Puis il s’enquit de ma
commande.
Je m’assis sur une
chaise crasseuse et me mit à réfléchir.
Alors même que je
croyais avoir recouvré mes esprits, ça n’avait évidemment pas duré.
Pourquoi Kimura
n’était-il pas là ? Et ce qui venait de se passer avec ce Chinois était
inquiétant aussi.
Les plats que j’avais
commandés arrivaient un à un. Je les ai tous mangés avec délices. Comme je
n’avais rien mangé depuis le matin, j’avais le ventre creux.
J’eus envie de boire
de l’alcool chinois.
Sur la bouteille ornée
d’une étiquette rouge posée sur l’étagère d’en face était écrit « Alcool d’écorce d’aralia »[1]. Je
commandai, mais le Chinois refusa. A côté, sur une bouteille à l’étiquette
bleue était écrit « Manoir de la
vache de Takahashi »[2]. « Alors,
celui-là conviendra » dis-je, mais il refusa de même. Puis,
« Monsieur, vous
avez laissé votre estomac crier famine depuis ce matin avant de venir ici. Vous
avez sans doute rencontré une jolie donzelle… »
Je me tus.
« Mais monsieur, vous
avez un souci. Ça se voit. Votre ami, il est mort non ? Comme c’est
dommage. »
Je regardai le visage
du Chinois. Il souriait et me toisait.
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